Re : Laissez vous sortir vos (grands) enfants seuls en journée pour des courses, jouer dehors, aller à leurs activités, chez les copains etc...?
J'ai grandi en grande partie dans ce qui n'était pas encore appelé une ZEP. J'allais à l'école, puis au collège, seule, à pieds. Il m'est arrivé de devoir courir, il m'est arrivé de rentrer avec des bleus.
Mais je n'avais pas le droit d'aller en boîte, même une fois largement majeure (fille en boîte = future p....n pour ma famille), et je devais donner un planning digne d'une organisation militaire pour aller en ville sans chaperon. Même quand j'ai commencé à avoir des petits boulots, ils ont angoissé. Alors que je rentrais à la maison, en passant par des quartiers pas recommandés, en nocturne, et sans angoisse. Mon frangin, trouillard jusqu'à l'os, s'est par contre fait agresser, ce qui n'a rien arrangé.
Les prédateurs ont toujours existé, même dans les familles. Simplement, maintenant, au lieu de cacher le problème et sa victime, en la laissant souffrir seule, on en parle, et on le médiatise à fond.
J'habite un petit village (1300 pékins tout de même). La grande va prendre toute seule le bus pour son collège. C'est un transport scolaire, elle y est avec ses camarades. Elle va du bus au collège, et inversement retour à la maison, seule. Simplement, elle connaît les règles : ne pas parler avec des inconnus, rester le plus possible avec des copines. La petite, encore trop bavarde, ne rentre qu'accompagnée. Pas encore assez mure.
Je me souviens de copines de fac, que leur père laissait sortir même en nocturne depuis longtemps, sans trop d'angoisse. La seule fois où elles ont fait une mauvaise rencontre, c'est l'agresseur qui a eu mal. Deux filles certes, mais ceinture noire en sport de combat. Et dégourdies.
J'ai eu une élève qui ne lâchait jamais son portable "pour pouvoir appeler à l'aide en cas d'agression". Comme on le lui avait fait remarquer, un agresseur ne lui laisserait surement pas la possibilité d'appeler à l'aide.
Tout joue dans le risque d'agression. La présence d'un prédateur, certes. Mais aussi l'attitude de la victime. Attention ! Je n'ai jamais dit qu'une victime est responsable de ce qui lui arrive. Mais un comportement apeuré ou innocent donne de l'assurance à une pourriture qui cherche une bonne occasion. Et ce genre d'ordure hésite nettement plus face à quelqu'un qui n'a pas froid aux yeux.
C'est surement pour cela qu'ils s'en prennent plus aux petits et aux filles. Lâches en plus d'être des raclures de bidet !
