Mégane, je te comprends au plus haut point et je veux t'apporter mon récit pour que les gens en général ne bloquent pas sur la vitesse excessive du motard afin de ne pas encore une fois cataloguer cette catégorie d'usagers de la route trop souvent critiquée aux infos...
Je suis motarde et en octobre 2002 je roulait en ville, tranquille (vitesse respectée), il faisait beau, je venais de trouver du travail, je devais retrouver mon père pour bricoler dans ma nouvelle maison, ça faisait un an que je filais le parfait amour avec l'homme de ma vie.
Bref, je dépasse un bus et au carrefour d'après une ambulance VSL (attention pas le SAMU) grille un feu à toute allure, je m'encastre dans la portière conducteur avec une violence inouie. Moi je ne me souveins de rien, c'est le chauffeur du bus qui a tout vu venir qui a raconté à mes parents. J'ai explosé la vitre avec mon casque et ma moto s'est explosée contre la portière de la voiture: perte de connaissance, traumatisme crânie, fractire du fémur et du col du fémur gauches, ligaments croisés du genou gauche déchirés, entorse main gauche, multiples contusions, heureusmeent pas de plaies car j'étais bien équipée, juste quelques brulures superficielles et bleus.
J'ai reprit réellement conscience 2 jours après l'accident (et l'intervention chirurgicale, 7h au bloc), j'étais allongée sur mon lit d'hôpital avec ma jambe en bouillie, mes parents décomposés près de moi. Je leur ai dit "mais qu'est-ce que je fais là?" et puis j'ai senti la douleur, horrible, malgré la morphine en IV en permanence. Mon père s'est mis à pleurer et m'a dit "tu ne te souveins pas? Tu as eu un grave accident en moto", là je me suis effondrée.
Bref, ça m'a couté 15 jours d'immobilisation totale en hôpital, 3 mois de centre de rééducation en fauteuil roulant. Je n'ai pu réellement remarcher sans canne qu'à la fin du mois de mars 2003 et reprendre mon boulot que fin juin après 9 mois d'arrêt!
A tout ça tu ajoutes un procés de 2 ans que l'autre partie a gagné en pénal, elle a eu les circonstances atténuantes de par sa profession alors qu'il est bien précisé dans le code de la route que les ambulances privées n'ont jamais le droit de griller les feux rouges... J'ai donc attaqué en civil et nous sommes arrivés cette année à un accord à l'amiable, j'avais hâte d'en finir avec tout ça!
Mon homme a pleuré comme un dingue en rentrant seul à la maison le soir de mon accident, il avait bien faillit me perdre, le chirurgien m'a dit que j'étais une miraculée.
A peine quelques mois après mon accident, la femme d'un de ses collègues de boulot (ils venaient de se marier, revenaient de voyage de noce et allaient lancer bb1) traverse un passage piéton mais un peu trop près d'un camion. Le camion la hape, elle passe sous la roue, sa tête est écrasée et elle meurt sur le coup, vidée de son sang sur la chaussée en quelques minutes en pleine ville, elle avait 25 ans! Mon père a vu l'accident, il a été bouleversé. Mon homme était effondré pour son collègue et a encore plus réalisé qu'il aurait pu vivre la même chose.
Je sais, ces récits sont horribles et donnent la chair de poule mais ils sont vrais, ça se passe tous les jours! Et comme tu dis Mégane, la vie ne tient à rien, tout peut basculer en quelques minutes. Alors oui soyons prudents et respectueux des règles sur la route, faisons attention aux autres, tout le monde a une famille.
Depuis mon accident, j'ai redéfini ma philosophie de la vie, je suis complètement différente. Mégane, Rebbie, Titef, et dautres me comprendrons! Il faut dire aux gens qu'on aime qu'on les aime, ne pas se facher avec sa famille, ne pas laisser traîner les sales situation, la vie est trop courte et peut l'être encore plus alors soyons heureux! :wink:
Mégane, nous sommes là si tu veux en parler en mp! Moi j'ai dû aller voir un psy car je pétais les plombs!
Bisous et courage!
Lule