Ma petite Maman... | Page 13 | Femiboard: Grossesse
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Ma petite Maman...

Mumu

Moderator
Membre du personnel
#61
J'ai étudié l'effets de stress chroniques sur la synthèse protéique cérébrale. Etude faite chez le rat, évidemment (je ne vois pas comment on aurait pu convaincre des gens de rester enfermer dans un ascenseur pendant 15 jours :roll: :lol: ). Sachant qu'une perturbation de cette synthèse protéique signifie, selon les zones où cela se produit, problèmes de mémorisation, hypersensibilité au moindre stress, dépression, difficulté à réagir aux problèmes, etc, etc....

Pour essayer de résumer :
Plusieurs choses peuvent déclencher une dépression :
- Un choc, genre décès d'un proche, perte d'un emploi...
- Un stress prolongé (difficultés chroniques au boulot, peur du chômage, chômage de longue durée, difficultés chroniques dans le couple, maladie longue d'un proche, et j'en passe....)
- Une maladie (rester longtemps à l'hosto....).

Ce que toutes les études ont montré, c'est que :
- dans le cas de dépression liée à un choc, ou une maladie (un évènement ponctuel), la dépression est directement liée au problème. Même quand elle est bien soignée, tous les ans, à la date anniversaire, un nouvel épisode dépressif peut se mettre en place, qu'il vaut mieux traiter dès qu'il apparait.
- Quand c'est lié au stress, c'est plus difficile à cerner : en fait, le système nerveux carbure à donf pour maitriser le stress. Mais si ce stress est trop long, la décompensation s'installe : l'organisme ne maitrise plus rien, et les mécanismes prévus pour lutter contre le stress et ceux qui normalement régulent cette lutte se mettent à faire plus de dégats que le stress lui même (en bio, on parle des dégats causés par les pompiers qui ont trop arrosés l'incendie).
Et dans ces cas là, il peut y avoir carrément perte de cellules nerveuses dans le cerveau. Ce qui le rend encore moins capable de lutter contre les stress suivants.

Ce qui fait que ces personnes qui ont été stressées longtemps, ou déprimées, sont beaucoup plus fragiles à tous les stress même minimes qui peuvent survenir par la suite. Par exemple, pour une personne déprimée, même le fait de rater un oeuf au plat peut prendre l'ampleur d'un drame national, un bouton sur les fesses sera interprété comme un début de cancer, etc, etc.

Donc chaque fois qu'on a affaire à une personne qui déprime facilement, il faut soigner au moindre départ de cafard, sous peine de voir le problème prendre de l'ampleur à une vitesse folle, et devenir difficile à guérir. Et évidemment, il ne faut pas se limiter aux médocs, mais aussi restaurer l'estime de soi, ce qui n'est pas une mince affaire.

En plus, la guérison n'est que très rarement linéaire (ça ne va pas forcément mieux du jour au lendemain), mais il y a souvent des yoyotages, un médicament bien toléré un jour ne fera plus rien le lendemain, etc, etc.

Bref, j'ai fait tout un roman, pas sur que ce soit digeste. Si vous voulez que j'essaye d'être plus claire, n'hésitez pas à le dire.
 

Titou3

Elle vous adooore!!!
#62
Non c carrément digeste et même très intéressant, merci Mumu!

Une question: pour le stress long avec les "dégats causés par pompiers qui ont trop arrosés l'incendie", tu parles de possible perte de cellules nerveuses...

Est ce réversible? Le traitement consiste en quoi dès lors? les "réparer" ou apprendre à "faire sans"?....

Merci d'avance.
Tu parlais d'hospitalisation Marie, pour ta maman....La maladie ensuite...ça peut s'expliquer ainsi. Suis contente de lire qu'elle arrive en général à identifier son problème....c'est déja ça.

La mienne, c entre autre, le décès de proches. pas si proches mais proches qd même. enfin c compliqué. Choc oui il y en a eu..enfin des déceptions familiales...

Après que ca se transforme en dépression...c dur à admettre...mais je comprends mieux....
 

Mumu

Moderator
Membre du personnel
#63
Les cellules nerveuses ne se réparent pas. Un malade bien pris en charge apprendra à faire sans, c'est à dire

- Apprendre à relativiser (ne pas prendre une ampoule qui lache pour une guerre atomique, par ex)
- Apprendre à identifier chez lui les départs de cafard, pour les faire soigner au plus vite.
- Apprendre à gérer sa prise de médoc, pour éviter de devenir accro....

Ca n'évitera jamais les rechutes, mais elles seront plus courtes, et moins dévastatrices.

Evidemment, il faut aussi que le malade soit volontaire dans toutes ces prises en charge. Sinon, bonjour le boulot pour lui faire admettre qu'il n'est pas mourrant, ou qu'une fuite sous l'évier n'est pas la fin du monde ! Et je sais de quoi je parle, dans ma famille, avec l'ambiance pourrie qu'il y règne, les dépressifs, c'est pas ce qui manque. J'en ai fait partie !
 

Titou3

Elle vous adooore!!!
#64
ok...faire avec, apprendre à gérer, s'autoanalyser....Pas évident tout ça sans aide autre que médicamenteuse en effet.
Ca me conforte dans l'idée qu'il faut qu'elle se fasse aider.....
Merci.
 

Mumu

Moderator
Membre du personnel
#65
Il faut toujours se faire aider : l'épisode dépressif pourra être plus court. Et on le vit mieux quand on n'a pas l'impression d'être seul à ramer.
Evidemment, il faut que l'aide soit faite avec tact (éviter de seriner à longueur de journée : mais non, c'est pas grave, arrête de te faire ton cinéma), mais c'est mieux.