Pour rebondir sur l'aspect justice mis en avant par DC, Mumu et les autres, ce qui suit ne vous défrise pas? Reuters, c'est assez impartial pour vous?
jeudi 9 novembre 2006, 19h54
Polémique Sarkozy-Royal sur l'emprisonnement d'un commerçant
PARIS (Reuters) -
Nicolas Sarkozy est intervenu auprès du ministre de la Justice Pascal Clément pour demander la libération d'un commerçant placé en détention pour le meurtre d'un homme qui cambriolait son domicile, apprend-on de source judiciaire.
Ségolène Royal a dénoncé l'attitude du ministre de l'Intérieur, considérant "qu'un ministre n'a pas à exploiter les faits divers pour en tirer les règles de portée générale".
"Ce n'est pas ma conception de l'exercice du pouvoir. Je pense qu'il faut toujours prendre du recul par rapport aux faits-divers et cesser d'exploiter de façon politicienne le malheur des gens", a déclaré sur LCI la candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007.
Le ministre de l'Intérieur a révélé qu'il avait "appelé très spécialement" mercredi l'attention de son collège de la Justice sur ce cas, estimant que "la place de cet homme (n'était) pas en prison".
"Je ne cherche aucune polémique. Je dis qu'un homme qui est tranquillement chez lui avec sa femme, qui se fait agresser par trois voyous connus des services de police, qui se fait frapper dont la femme est frappée, qui se libère lui-même. Je pense que ce sont les coupables qui doivent aller en prison, pas lui!", a dit Nicolas Sarkozy.
Jeudi, Pascal Clément lui a répondu en soulignant qu'il n'avait pas par principe à intervenir dans une enquête et que le placement en détention reposait sur des bases juridiques sérieuses, précise-t-on de même source.
Il annonce néanmoins que le parquet général devrait réclamer sa remise en liberté vendredi lors d'une audience à la chambre de l'instruction de Paris.
L'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) a fait part de son "inquiétude". "Cette nouvelle intervention dans une affaire en cours constitue une atteinte au principe de séparation des pouvoirs, nécessaire dans un état de droit", dit le syndicat.
"EMOTION CONSIDERABLE"
"Cette affaire suscite une émotion considérable parmi nos concitoyens qui ont du mal à admettre qu'un honnête homme, agressé chez lui, menacé de mort avec une arme, et craignant pour la vie de son épouse, soit en retour mis en examen et placé en détention", insiste le ministre de l'Intérieur.
Pascal Clément lui répond que son rôle n'est pas d'apprécier les décisions de justice et d'intervenir pour les modifier, dans une lettre adressée jeudi à la place Beauvau.
"Je puis néanmoins vous préciser qu'il résulte des éléments qui m'ont été communiqués (...) qu'en l'état des investigations, les faits reprochés à Monsieur René Dahan ne semblent pas s'inscrire dans le cadre de la légitime défense telle que définie par l'article 122-5 du code pénal", ajoute-t-il.
Selon une source judiciaire, René Dahan, confronté à trois agresseurs surgis à son domicile à Nogent sur Marne (Val de Marne), semble avoir provoqué la mort de son agresseur en ouvrant le feu sur lui, grâce à une arme arrachée à l'un de ses agresseurs, qui avaient molesté sa femme.
L'homme est mort après être tombé par la fenêtre. Deux autres agresseurs ont pris la fuite avant d'être arrêtés ensuite et écroués pour "tentative de vol avec arme".
Le parquet général a requis et obtenu initialement l'incarcération de René Dahan en avançant deux arguments, la nécessité d'éviter toute concertation entre lui et son épouse sur leur récit des faits, et la nécessité de protéger René Dahan du fait que ses agresseurs étaient en fuite, ce que lui-même demandait, souligne Pascal Clément dans sa lettre.
Dans sa lettre, le ministre de la Justice explique que le parquet général "envisage" de requérir la remise en liberté de René Dahan, étant donné que sa femme a été entendue depuis et que les deux hommes ont été arrêtés
Le président de la chambre de l'instruction de Paris tranchera vendredi selon une procédure de "référé" (urgence)."