Bravo, tu as déjà fait la moitié du chemin. Pour cet après-midi, surtout si tu sens la principale plus "professionnelle", raconte tous les sévices que les enfants exercent contre la tienne et les conséquences que ça a sur ses résultats scolaires et sur son envie de changer d'école. Ce sont des signes qui traduisent réellement le mal être de ta fille, tu as tout à fait raison de les entendre et de la changer d'école.
Pour le reste, je crois que les parents des "pestes" sont mal placés pour agir car le comportement de leur enfant est peut-être très différent dans et en dehors de l'école. Pour avoir discuté avec des enseignants, des médecins et une directrice d'une autre école (à cause de mon fils qui était mis à mal par ses condisciples) tous sont d'accord pour dire que c'est un problème qui se place dans l'école et que c'est dans l'école qu'il faut trouver une solution. Les parents peuvent soutenir l'équipe pédagogique en appuyant la sanction ou en essayant de faire réfléchir le jeune mais la double sanction est quand même difficile à soutenir et à la maison, on se retrouve devant son jeune à soi alors qu'il y a un effet de groupe indiscutable dans tous les harcèlements collectifs.
Je crois qu'il faut vraiment que l'école ouvre les yeux, considère que c'est un grave problème auquelle elle est confrontée et décide d'agir pour faire réfléchir les enfants sur le respect de l'autre, le droit à la différence, etc...
Et ça peut aller très loin, je me souviens avoir suivi un reportage sur une expérience faite au Québec, je crois. Pour faire vivre aux enfants/jeunes ce qu'on pouvait ressentir quand on est discriminé et discriminateur. Il avait été décidé, qu'un jour tous ceux qui auraient des cheveux noirs étaient des nuls: ils ne pouvaient pas s'assoir à côté des autres, chaque fois qu'un faisait une erreur, on en rajoutait une couche, etc... Puis le lendemain, c'étaient tous ceux qui n'avaient pas les cheveux noirs qui étaient les mauvais... De façon à ce que chacun soit dans la peau du "tortionnaire" et dans celui de "victime". Eh bien s'était fascinant de voir le mal être que l'on pouvait causer chez un jeune "tout à fait normal" lorsqu'il n'avait pas la bonne couleur de cheveu... et la facilité avec lesquelles les idées d'attaque, de rabaissement de l'autre venait chez ceux qui avaient la bonne couleur alors que la situation était tout à fait artificielle et ces enfants n'étaient pas particulièrement belliqueux, au départ. Je crois qu'une expérience comme celle-là doit marquer pour toujours les jeunes qui l'ont vécue et doit les faire réfléchir sur tous leurs comportements discriminants...
Mais, il doit exister pleins de "jeux" plus softs qui doivent permettre de faire prendre conscience de la gravité de "petits gestes" sur la personne de celui qui occupe la place du mouton noir.
Bon courage.
Françoise