Beaucoup de choses remontent...

[Beethoven]

En ce moment avec mon arrêt, beaucoup de choses remontent à la surface, je suis très mal, je crois que je m'enfonce les filles... :? Pourtant je pense tellement au bonheur que j'ai avec mon fils, mais comment me sortir de tous ces maux...
En 2000, je perdais volontairement un bb, pas d'argent, 1ere rencontre malveillante...
Je partais à l'hôpital toute seule avec mon angoisse, ma haine, ma peur, ma culpabilité. Après être passé devant un psy, je décidais de ne pas garder ce bb, je ne pourrais pas l'élever, je ne voulais pas empoisonner mes parents avec le résultat de ma bétise, pourtant je l'aimais déjà ce petit bout, enceinte de 5 semaines, je décidais de le perdre de façon médicamenteuse, mais comment oublier maintenant, je regarde mon fils et me dis quel visage aurait-il ? serait-il heureux ? serais-ce un garçon ou une fille ? tu aurais bientôt 7 ans car tu serais né en fin d'année 2001...
Et pourtant tant de filles veulent un enfant et n'y arrive pas, comment ai-je pu faire cela ? pourquoi j'y pense aujourd'hui ? parce que j'ai louis ? car je le voit évolué, bouger ? peut-être ... je réalise qu'il ou elle sera là également... ma vie ne serait pas la même sans doute ... c'est con comme je souffre... je culpabilise...
Un petit être est parti dans la cuvette et j'étais jeune, sans arrière pensée, juste me dire que ce n'est pas grave, que je recommencerai plus tard mais quelle imbécile je fais, pourquoi et comment ai je pu penser cela quand je vois comment vous ramez les filles; je m'en veux tellement ... à toi bb .... pardonne moi
Je ne vaux plus rien en ce moment, je suis rien, je ne vaux pas plus cher que la paire de baskette dans mon placard acheté au discount... qui sui-je ?

 

[annababb]

chere Beethoven,

je viens te livrer mon humble impression en te lisant:

tu as agi comme une personne responsable, car quelle que soit la position de chacune sur l'avortement, je pense qu'à l'époque tu as vraiment fait preuve de maturité en plaçant la vie de ce bébé avant toute chose: tu as fait cela parce que tu as jugé que la vie que tu avais à offrir à ce bébé n'était pas une vie équilibrée, heureuse. penses tu que si tu avais eu cet enfant alors que tu dis toi même que tu n'étais pas mûre pour ça, qu'il n'aurait pas eu tout ce dont il aurait eu besoin pour se construire, être heureux et devenir une personne équilibrée, tu ne culpabiliserais pas encore davantage aujourd'hui ?

certaines diront peut etre "on ne peut pas le savoir", moi je pense vraiment que quand le doute est si grand, et le bonheur futur d'un enfant est si aléatoire, l'attitude la plus courageuse et responsable est celle que tu as eu. et puis d'une façon générale on ne peut pas réecrire le passé de toute façon, il faut vivre avec les conséquences des choix que l'on a fait, en tirer des leçons pour avancer, et garder la tête hors de l'eau.

Comme beaucoup de femmes, et comme toi, l'avortement me semble un acte d'une tristesse infinie, mais entre deux maux, mieux vaut choisir le moindre et ne pas risquer de faire souffrir un petit être innoncent.

Aujourd'hui tu as ton fils et tu étais prete pour cela, tu lui offres ce que tu as toujours voulu offrir à un enfant, tu es une maman responsable et raisonnée.

je comprends ce que tu ressens quand tu penses aux femmes qui ont du mal a avoir un enfant, mais ne te compare pas car cela ne t'avanceras à rien,ni toi, ni les autres. chacune à SA VIE, SON RESSENTI et SON histoire,, et si tu commences comme ça tu vas te bouffer la tête et ni toi ni ton fils n'avez besoin de ça.

je n'ai paslu tous tes posts ( sorry) mais j'en ai lu assez pour savoir que tu es une personne qui pense beaucoup, énormément aux autres, qui est toujours là pour soutenir ses ami(e)s, alors vraiment, continue d'être ce que tu es et ne te bouffe pas la tête.

grosses bises

 

[pimprenelle57]

Tu sais, ça n'a rien à voir. J'ai toujours été une farouche défenseuse de l'avortement, et depuis tous mes soucis et mon infertilité, je deviens carrément une intégriste défenseuse de l'avortement!
Je n'y ai jamais eu recours, mais samedi je discutais avec une nana d'une quarantaine d'années qui dans sa jeunesse a avorté deux fois. Quand elle a voulu un bébé, problème... Elle est finalement passé par un don d'ovocytes.
Certains lui ont demandé si elle ne regrettait pas d'avoir avorté. Et sa réponse est catégoriquement non.
C'est normal de penser à cet enfant, c'est comme après une fausse couche, tu essaies d'imaginer quelle aurait été ta vie avec lui. D'autant plus qu'aujourd'hui tu as Louis, qui te renvoie à tout cela.


Je laisse la suite à celles qui ont plus de vécu, mais je voulais te dire que ce n'est pas parce qu'on ne peut pas/arrive pas à avoir d'enfant qu'on pense que celles qui avortent ont tort de le faire.

 

[Mumu]

Holà ! Tu as pris une décision, il y a longtemps, alors que tu étais malheureuse, et en pleine déroute. Tu l'a prise en fonction de tes possibilités de l'époque, et tu n'as pas à être jugée dessus.

Quel que soit le contexte, une IVG laisse toujours une blessure, qui réapparaît tôt ou tard.

Tu es quelqu'un de sensible, et la naissance récente de ton poussin, avec tous les bouleversements qu'elle a entrainé, a fait ressortir cette blessure. Mais ce n'est pas ta faute, si tu as été amenée à prendre cette décision. Tu as fait ce que tu pensais le mieux, en fonction de ce qui te tombait sur la tête à ce moment là.

Le recul, on ne l'a jamais à ce moment là, et rien ne te dis que tu aurais pu devenir la super maman que tu es, si tu avais débuté dans la maternité avec devant tes yeux le visage du père de ce bébé. Les sentiments que tu décris sont très parlant, tu aurais été une maman malheureuse, et ton petit l'aurait ressentit.

Maintenant, tu as trouvé un mari et un papa qui sont super, tu as fait ta route, tu t'es révélée une super maman, et ton tit' Louis a tout pour être heureux, c'est le principal.
Tu es en train de construire l'avenir.
Le passé peut être dur à assumer, et dans ce cas là, n'hésites pas à nous en parler, ou à consulter pour t'aider à mettre les mots sur tes maux, mais il ne faut pas qu'il t'empèche de vivre.

 

[Zange]

J'ai eu une ivg il y a très longtemps, décision réfléchie et que je n'ai jamais regrettée. Et même après que mes deux bébés soient morts, je me suis interrogée mais n'ai jamais regretté mon geste. Après ma fausse-couche, je me suis à nouveau interrogée, mais ma position n'a pas changé. C'est même la seule certitude que j'ai !
Je sais que je n'aurais jamais su être mère à cette époque-là de ma vie. J'étais très insouciante, mais cette décision-là crois-moi je l'ai réfléchie et je sais qu'aucune autre n'aurait pu convenir ni à moi, ni à cet enfant.
Je demeure toujours une défenseur de l'avortement. Il y a tellement plus grave qu'un ivg : les accouchements sous x, les infanticides, et tant d'autres misères autrement plus affreuses, il suffit d'ouvrir les pages de faits divers...
Non, vraiment tu n'as rien à te reprocher.