Re : Avril: Devenir Parents
Bon, je vais essayer d'être claire et concise :
Devenir Parents était-il un projet commun du couple ? (bébé prévu, bébé surpris, L’un prêt mais pas l’autre etc)
Projet commun, oui. C'est le timing qui a été délicat. En fait, nous pensions nous "lancer" quand nous serions mariés, et qu'au moins l'un de nous deux aurait un emploi stable (à l'époque, j'étais remplaçante dans l'enseignement privé, et mon chéri surveillant en fin de contrat). Et puis deux trois mois avant le mariage, j'ai eu un "loupé" dans la prise de pilule. On craignait un peu les conséquences, il n'y en a pas eu, et ça m'a tellement faite pleurer, de voir que je n'étais pas enceinte, que chérichéri a décidé que puisque ça me mettait dans un tel état, la pilule pouvait aller au placard, on prenait le risque.
Finalement, je me suis retrouvée enceinte le mois suivant notre mariage, le mois suivant, j'ai appris que j'étais admissible au concours de l'Education Nationale, et encore un mois après, j'étais admise, Youpi !
Nous avons donc été bien aidés par le Hasard, ou le Bon Dieu, selon les convictions de chacun.
Pour la deuxième, le projet était commun, la décision aussi, et tout a roulé façon TGV !
Quelles difficultés avons-nous rencontrer ? (ex : angoisses, pma, grossesse à risques…)
Difficultés ? Beuuuuuuhhhh, pour la première, j'étais trop informée. Trop au courant des moindres risques. J'ai donc passé une grossesse à me scruter par tous les moyens, à angoisser au moindre rhume, et la survenue d'un état limite du diabète, avec régime alimentaire et suivi renforcé n'a pas arrangé le stress. Pour preuve, une superbe verrue m'a poussé en plein front, façon licorne (plus d'un centimètre, la chose, c'était quand même pas rien). En plus, on a déménagé en pleine grossesse, et pile pendant qu'on bougeait les cartons, on a appris qu'il fallait que je fasse l'amniocentèse, tritest assez mauvais. Zeeeennnnnnn !
Accouchement galère, dans une maternité usine, et débuts cahotiques avec bébé, qui devait se croire chez les timbrés (j'ai passé ma première journée de maman à lui parler, pour lui dire tout ce que je ne lui ferais pas subir, merci ma charmante famille).
Pour la deuxième, ça a été "qui vivra verra", tout a été plutôt bien. Le gyné était un marrant (alors que je me plaignais de ma prise de poids, il m'a sorti "j'ai toujours dit aux futures mamans de se peser SANS leur cotte de maille !"), et j'étais tellement zeeeeennnnn, après un accouchement sous morphinique, que quand la petite a commencé à couiner pendant que je discutais avec les copains, je lui ai enfourné le sein, avant de lui dire "on ne gueule pas la bouche pleine" ! La puéricultrice était écroulée de rire "vous, ça se voit que ce n'est pas votre première". Et ma famille était plus loin, nettement plus loin, donc moins présente, YOUPPPIIIIIIII !!!!!
A quel moment, quelle occasion, avons-nous pris conscience que nous étions devenus parents?
Ben moi, la première nuit, quand la petite a réclamé son casse croûte ! Ouille, la marmotte que je suis a souffert. Mon chéri, je crois qu'il n'a vraiment assimilé qu'avec la naissance de la deuxième. Avec l'aînée, c'était plutôt de l'observation, même si il m'a bien aidé. Il n'a commencé a vraiment intervenir (discuter avec la petite, et pas seulement lui tenir le popotin au sec) que quand elle a tenu debout.
Quels changements l’arrivée du bébé a-t-il effectué dans nos vies ? (changements des priorités, idéologique, psychologique, remise en cause des rôles dans le couple, changement professionnel ou de logement…)
Sujet délicat, faut pouvoir trier. Premier grand changement : l'arrivée du lave vaisselle à la maison. Les changements de logements, on les a fait AVANT même l'arrivée de bébé. Pour Fanny, j'étais enceinte, et mutée. Pour Emeline, on avait prévu plus d'un an avant de reléguer la pilule au placard.
Pour le boulot, pas grand chose. Je demandais et demande toujours un emploi du temps avec trou le mercredi, pour m'en occuper.
Par contre, il a fallu gérer le "circuit" de formule un : maison-nounou-boulot-nounou-courses-maison en un temps record.
Idéologiquement, ça ne m'a pas spécialement perturbée. Et notre couple a toujours fonctionné sur l'égalité et la complémentarité, lorsqu'un des deux membres est "boiteux" (fatigué, malade, en déplacement....) l'autre dépanne, et vice versa.
Je crois que c'est psychologiquement que cela a été le plus dur. Ma famille en a profité pour s'immiscer de plus en plus dans notre vie (au début, c'était tous les week ends, sans même nous demander notre avis, et ma mère a tenté d'obtenir le droit de garder la petite pour l'élever à sa façon). Ca a évolué lentement, mais surement, vers le nauséabond intrusif, et les accusations débiles, le chantage affectif, la manipulation, etc. Et 4 ans après, CLASH, on a coupé les ponts et fait l'inventaire des dégats (trois ans de psy pour la grande, une paille !). C'est seulement maintenant, pratiquement 6 ans après, que j'arrive à avoir une estime de moi normale, et que je ne complexe plus quand je me fais plaisir.
Maintenant, c'est sur, être parent n'est pas toujours rose, surtout que ce sont deux forts caractères. Mais quand elles ne sont pas là, la maison me semble vide et inutile !