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B

brisedemerette

Guest
#16
Ce sujet est intéressant..

Moi qui ait besoin d'un don pour pouvoir espérer un jour avoir cet enfant que j'attends depuis déjà tant d'années, je peux tout a fait concevoir qu'un homme, ou une femme, ne soit pas prêt à faire un tel don.

Pour moi c'est un acte de générosité merveilleux, que ce soit le don de spermatozoides ou le don d'ovules.

Dans ma clinique étrangère, il y a possibilité (peut etre que pour les résidants de ce pays) pour les couples de faire et d'avoir recours à un don "croisé", c'est à dire que si le couple a besoin de zoides, la femme peut donner ses ovules pour avoir accès plus facilement au don, ou l'inverse.. Je trouve ce système absolument génial, surtout dans le cas du don d ovocytes ou la pénurie est plus grande.

Après toute mes années de galère, si enfin j'ai la possibilité un jour d'avoir un enfant, je serai prête à faire un don moi aussi, mais je ne sais pas si ça sera possible après toutes mes fc.

Je crois que c'est un choix et une décision à ne pas prendre à la légère, se laisser le temps de la réflexion pour justement etre en mesure ensuite d'etre prêt à pouvoir accepter la situation, ne pas trop se poser de questions une fois le don passé.
 

pimprenelle57

Well-Known Member
#17
brisedemerette a dit:
Dans ma clinique étrangère, il y a possibilité (peut etre que pour les résidants de ce pays) pour les couples de faire et d'avoir recours à un don "croisé", c'est à dire que si le couple a besoin de zoides, la femme peut donner ses ovules pour avoir accès plus facilement au don, ou l'inverse..
Ce n'est pas que pour les résidents, les étrangers y ont accès également.

En ce qui concerne le don de gamètes, les miennes en France, on n'en voudra certainement jamais. Mais il n'empêche que j'y ai réfléchi, notamment car je relis une traduction d'un livre néo-zélandais parlant du don de sperme. Et je peux vous dire que l'anonymat n'a pas que des avantages...
Je ne suis pas favorable au don direct sans encadrement, je pense que ça doit être une possibilité offerte mais il faut bien vérifier que le/la donneur/euse ne donne pas de façon contrainte. Ce qui me semble une bonne solution, c'est l'anonymat au moment du don, avec possibilité pour l'enfant d'avoir accès à ses origines génétiques (ça ne remet en rien la parentalité en cause) à sa majorité. Tout le monde ne sera certainement pas d'accord avec moi.
Ici vous avez des articles anglais traduits (par moi d'ailleurs ;)) sur la levée de l'anonymat en Grande-Bretagne.
L'argument principal qui est généralement avancé est : "si on lève l'anonymat, il y aura moins de donneurs". Ceci est faux, c'est si on lève l'anonymat sans préparer les futurs donneurs, qu'il y aura moins de donneurs. Généralement, il commence par y avoir une baisse, car la population de donneurs change : on passe de ceux qui ne sont pas d'accord pour être connus à ceux qui le sont. Car la levée de l'anonymat amène des gens à donner : par exemple, si vous avez peur qu'un jour vos enfants rencontrent un de ses demis-frères ou soeurs génétiques, et qu'ils tombent amoureux... Résultat, aujourd'hui la Suède, qui a levé l'anonymat, a une autonomie complète pour le don de gamètes.
D'ailleurs, certains enfants issus du don, quand arrive l'âge des relations amoureuses, ont peur de s'engager, car se demandent en permanence si la personne avec qui ils sont n'est pas liée génétiquement à eux... Ca peut virer à l'obsession, se demandant si la personne à côté d'eux dans le bus pourrait être la personne qui a donné, ou un membre de sa famille.

L'autre souci de l'anonymat, c'est le secret. Qui dit secret, dit tabou potentiel et honte potentielle. Car les parents peuvent avoir honte de leur stérilité, renforcé par les professionnels de santé qui parfois conseillent de ne rien dire à leur enfant. Et si un jour ils s'en rendent compte, je ne vous raconte pas les dégâts. Sentiment de trahison et tout ce qui s'en suit.
Et j'ai tendance à penser que, pour les enfants des donneurs, c'est pareil, le secret n'est pas bon... Plutôt que de le cacher, c'est quelque chose dont ils peuvent être fiers, une preuve (parmi d'autres) de la générosité de leurs parents et de leurs grandes qualités humaines.

Je vous laisse en vrac quelques liens vers de la documentation sur le don de gamètes :
Don de sperme
Don d'ovocytes
Questions difficiles sur le don de gamètes
Don d'embryons
 

zeli

femi addict
#18
je n'ai encore pris le temps de lire tes articles pimp mais je suis entieremnt d'accord avec toi en ce qui concerne l'anonymat. Pour les enfants conçus suite à un don cet anonymat peut avoir des consequences desatreuses. On a besoin de savoir d'ou on vient pour savoir ou on va, et donc je suis d'accord pour que la levée de l'anonymat soit possible pour l'enfant (à sa majorité par exemple).
Et en effet cacher à un enfant qu'il a été conçu suite à un don c'est lui cacher une partie de ses origines, de son histoire qui pourtant lui appartient. Il peut y avoir des conséquences quand il l'apprend mais meme s'il ne le sait pas car les secrets de famille font des ravages sur les relations intergenerationnels.

j'ai toujours trouvé que les suédois avaient un train d'avance !!
 

pimprenelle57

Well-Known Member
#20
Ca oui, les secrets font des ravages...
Deux illustrations, un avec don de gamètes, l'autre sans :
un enfant, suivie par une grande psychanalyste contemporaine pour des phobies, dont une plus qu'étrange : la phobie des produits congelés. La psychanalyste (appelons la GDP) demande à voir la mère pour comprendre cette phobie. Et là, la mère lui dit que chaque fois qu'elle voit un produit surgelé, elle pense à ses embryons dans l'azote, après avoir bénéficié d'un don de gamètes. Elle n'en a jamais parlé à son enfant, mais il a senti qu'il y avait un souci.
Dans le genre moins contemporain mais qui m'a particulièrement frappé, le cas d'un enfant qui avait peur des aiguilles entre autres, suivi par Françoise Dolto. C'est un cas de secret sur l'adoption, mais lorsqu'on m'en a parlé il y a 4 ans, j'ai été très marquée. Impossible de retrouver la référence par contre.
Autre histoire de secret familial, dans ma propre famille. Le grand'père maternel de ma mère s'est suicidé (d'une façon assez violente) lorsqu'elle avait dix ans. (Il était dépressif, et a perdu ses deux femmes, mon arrière-grand-mère et sa deuxième femme de maladie) Il ne fallait pas lui dire, elle était trop petite, c'était une histoire de grandes personnes. SAUF QUE, la concierge le savait, et que sa fille l'a répété à ma mère... Pendant des années, quand les "grands" discutaient et que ma mère s'approchait, les discussions cessaient. Elle a gardé ça pour elle toute seule pendant des années et des années, et ça lui a valu des années de psychothérapie. Elle n'en est d'ailleurs toujours pas remise à près de 50 ans...