W
Nous avons une amie très proche (âgée de 61 ans) qui est en phase terminale d'un cancer et qui a demandé qu'on pratique l'euthanasie. Elle nous a fait part de son choix avant hier, lorsque nous sommes allés la voir. Nous sommes retournés à l'hôpital cet après-midi et nous y avons rencontré son mari et plusieurs de leurs amis. Sa mère (86 ans) est venue la voir hier après midi et notre amie lui a dit qu'elle avait demandé qu'on mette fin à sa vie puisqu'il n'y a plus de traitement pour elle, qu'elle a fait une infection à son porte cathéter et donc maintenant on ne peut plus la nourrir. Elle ne supporte plus qu'un infirmier (pourtant très gentil) ne s'approche d'elle, elle a envie de frapper toute personne soignante....
Tout le monde accepte sa décision: elle était directrice d'école, a toujours dirigé sa vie... et elle poursuit en organisant sa mort et ses funérailles...
Nous, nous sommes très touchés par la maladie qui l'a terrassé. Depuis le début, son mari qui est médecin sait que le pronostic est très mauvais.
Sa décision de demander l'euthanasie, nous la comprenons (même si j'aurais hésité avec les soins palliatifs mais pour cela il aurait fallu qu'elle accepte de lacher prise, et ce n'est pas dans son tempérament) et nous l'acceptons. Je trouve qu'il faut surtout l'écouter dans ses choix, dans ses regrets et dans les moments partagés qu'elle rappelle.
Avant hier, elle nous a dit qu'elle considérait mon mari presque comme son fils adoptif... ça nous a bouleversé parce que nous nous ne les considérions pas tout à fait comme de la famille. Elle nous a confié son mari qui est diabétique type 1 depuis plusieurs décénnies et a souvent des problèmes avec le sucre...
Cet après-midi, nous n'avons pas pu en reparler avec elle car il y avait trop de monde mais mon mari a dit à son mari que pour honorer sa mémoire, il fallait qu'on soit encore plus proche qu'avant et qu'il devait apprendre à connaître les cousins d'Ann pour respecter la demande qu'elle lui avait adressée. Moi, j'ai proposé mes services pour l'envoi des faire-part et la préparation du repas d'après la cérémonie d'adieu.... Tout ça, alors qu'elle est encore 'bien' vivante...
D'un côté, je sais que le travail de séparation a commencé en moi depuis l'annonce de sa décision de recourir à l'euthanasie car je me sens ébétée et entrain d'y réfléchir tout le temps.... c'est ce que j'ai vécu lors du décès de mon père... et je trouve formidable de pouvoir parler vrai avec elle avant qu'elle ne meure.
D'un autre côté, je me demande s'il est possible d'être si serein par rapport au décès d'un être proche. Est-ce que je suis insensible ? ou pas si proche que ça ? Pour mon père, je sais que je n'avais pas pleuré... mais bon, il a toute sorte de chose dans l'histoire familiale qui n'était pas simple même si finalement, nous nous étions séparés sans colère, avec cette même sérénité que je crois revivre maintenant...
Bon, je ne sais où je veux en venir, mais j'aimerais avoir cette même sérénité par rapport à ma propre mort...
Tout le monde accepte sa décision: elle était directrice d'école, a toujours dirigé sa vie... et elle poursuit en organisant sa mort et ses funérailles...
Nous, nous sommes très touchés par la maladie qui l'a terrassé. Depuis le début, son mari qui est médecin sait que le pronostic est très mauvais.
Sa décision de demander l'euthanasie, nous la comprenons (même si j'aurais hésité avec les soins palliatifs mais pour cela il aurait fallu qu'elle accepte de lacher prise, et ce n'est pas dans son tempérament) et nous l'acceptons. Je trouve qu'il faut surtout l'écouter dans ses choix, dans ses regrets et dans les moments partagés qu'elle rappelle.
Avant hier, elle nous a dit qu'elle considérait mon mari presque comme son fils adoptif... ça nous a bouleversé parce que nous nous ne les considérions pas tout à fait comme de la famille. Elle nous a confié son mari qui est diabétique type 1 depuis plusieurs décénnies et a souvent des problèmes avec le sucre...
Cet après-midi, nous n'avons pas pu en reparler avec elle car il y avait trop de monde mais mon mari a dit à son mari que pour honorer sa mémoire, il fallait qu'on soit encore plus proche qu'avant et qu'il devait apprendre à connaître les cousins d'Ann pour respecter la demande qu'elle lui avait adressée. Moi, j'ai proposé mes services pour l'envoi des faire-part et la préparation du repas d'après la cérémonie d'adieu.... Tout ça, alors qu'elle est encore 'bien' vivante...
D'un côté, je sais que le travail de séparation a commencé en moi depuis l'annonce de sa décision de recourir à l'euthanasie car je me sens ébétée et entrain d'y réfléchir tout le temps.... c'est ce que j'ai vécu lors du décès de mon père... et je trouve formidable de pouvoir parler vrai avec elle avant qu'elle ne meure.
D'un autre côté, je me demande s'il est possible d'être si serein par rapport au décès d'un être proche. Est-ce que je suis insensible ? ou pas si proche que ça ? Pour mon père, je sais que je n'avais pas pleuré... mais bon, il a toute sorte de chose dans l'histoire familiale qui n'était pas simple même si finalement, nous nous étions séparés sans colère, avec cette même sérénité que je crois revivre maintenant...
Bon, je ne sais où je veux en venir, mais j'aimerais avoir cette même sérénité par rapport à ma propre mort...