Bonjour,
Je me suis pas mal reconnue dans ton histoire car depuis que mon fils est entré à l'école, nous nous posons des questions à son sujet. Comme ta fille, il a eu énormément de problèmes avec les couleurs. Le soleil est bleu, les arbres rouges et le gazon marron... Il avait beaucoup de problèmes en dessin, je pouvais toujours repérer les travaux qu'il avait réalisé car ils étaient les plus maladroits de la classe... Il avait aussi beaucoup de difficultés pour trouver ces mots et faire une phrase complète. A 7-8 ans, il parlait de ses chaussures à trous pour parler de ses sandalettes...
Ce qui me semble différent, c'est qu'il est très maladroit et lent: à 11 ans, il ne sait pas faire de lacets, il met encore régulièrement ses vêtements à l'envers, renverse la poudre de cacao quand il veut en mettre dans une tasse, etc...
Sur le plan scolaire, la plus grosse difficulté qu'il rencontre est au niveau de l'écriture. Il a fait une année d'ergothérapie (vers ses 9 ans) et a, depuis, intégré que l'on commence à écrire près de la marge, en haut de page et qu'on écrit pas sur la page d'à côté... Mais, il n'arrive pas à retenir qu'on commence une phrase ou le nom d'une personne par une majuscule et a une écriture très très difficilement lisible. En géométrie, tracer une ligne droite sans accro relève du miracle, alors tracer toutes sortes de formes sans petits carrés est impossible...
Au niveau des démarches que nous avons fait, nous avons fait un bilan pour voir s'il n'était pas daltonien (4 ans et demi), rencontré une psy et une logopède dans un centre de guidance (5 ans), fait un bilan dans un autre centre de logopède (à 6 ans et demi) et un autre bilan pour les couleurs dans un hôpital spécialisé en suivi d'enfant (7-8 ans). Il a été suivi par le psy du centre PMS dont dépend l'école pendant une dizaine de séances. Puis, il a travaillé avec une ergothérapeute pendant une bonne année.
Personne n'a pu nous dire ce qu'il avait et les conseils ont été de : "bah, ne vous en faites pas, chaque enfant grandit à son rythme" jusqu'à "il faut le cadrer et le faire travailler car il n'a pas de problème", en passant par "il n'accepte pas le fait d'être mulâtre et c'est de là que lui viennent tous ces problèmes avec les couleurs" (problème avec les couleurs qui ont disparu progressivement après le suivi avec le psy du centre PMS mais dès qu'il peut règler les couleurs à la tv, il les fait d'une façon lessivée, en supprimant au maximum les contrastes).
Actuellement, il achève l'école primaire et nous nous posons toujours des questions et ça empoisonne mes relations avec mon mari car il pense que s'il faisait attention il écrirait bien, ne renverserait pas, serait plus rapide, etc... Moi, je ne sais pas toujours où est la limite entre ce qu'il sait réellement faire et ce qu'il fait. Comme j'ai peur qu'il se décourage ou aie une mauvaise image de lui en intégrant ce que son père peut dire, je prends toujours sa défense... ce qui fait bondir mon mari...
Moi, je crois qu'il est dyspraxique. S'il était reconnu comme tel, il pourrait bénéficier d'aide comme l'utilisation d'un PC pour prendre note ou rendre des travaux. De plus, on saurait un peu plus précisément ce qui peut faire correctement et ce qui est difficile pour lui et donc on serait plus à l'aise pour son éducation.
Des contacts que j'ai pris avec nos médecins, ils me conseillent d'aller vers un centre où on trouve neurologue, psychologue, psychomotricien, logopède, ergothérapeute afin de faire un bilan complet et d'avoir un diagnostic qui prend en compte toutes les facettes de sa personne. On en a trouvé un à Bruxelles mais l'attente est très longue, paraît-il. Car je n'arrive pas à faire le premier pas, peur du diagnostic ?