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Il m'aura fallu deux semaines pour trouver la force de vous raconter mon accouchement...
Au repos strict depuis début octobre, j'ai commencé à enchainer les départs à la maternité pour des fausses alertes depuis début décembre.
Le 31 décembre, je passe la journée en relative forme, je fais un peu de ménage... Nous n'avions rien prévu pour le réveillon. Le soir, nous restons devant la tv et à 22h30, je veux me lever pour me chercher un petit chocolat... Et là, impossible de sortir du fauteuil, mon dos (déjà très malade) ne répond plus, je suis bloquée :? ... Je pense à un lumbago, un de plus.... Mon mari m'aide à me redresser, je suis coincée, appuyée sur le dossier d'une chaise, j'ai mal. Après plusieurs tentatives, j'arrive a faire quelques pas, je prends deux dolipranes et me recouche sur le canapé... Et là c'est parti ! Je comprends vite que cette douleur est due à des contractions... On est à un intervalle de 15min et ça fait déjà mal. 23h30, les contractions sont à 12min, je prends deux spasfons et me glisse dans la baignoire remplie à ras bord. Minuit... On change d'année et je suis là, dans ma salle de bains, je commence à souffler... 1h du matin... Contractions toutes les 7 minutes... je sors du bain, paufine un peu l'épilation de mes gambettes rapidement au cas où.... Mon mari se demande que faire, moi je pense à un nouveau faux travail.... Je file au toilettes et là.... :shock: ça saigne !!!! Je me rappelle les mots de la sage femme qui disait quand le col commence à saigner on a bien avancé dans la dilatation... Je sais que la mater est à une heure de route... Je leur téléphone, ils me disent de venir. Le temps de me préparer, de rassembler les dernières affaires, il est 2h et les contractions sont toutes les 4 minutes... Descendre mes trois étages me parait un grand chelem.... Les secousses de la route empirent la douleur.... Nous voilà arrivés à la mater, il est 3h. Là, monito immédiat à cause du saignement... On me rassure, bébé va bien. 4h30 la sage femme m'examine et là, surprise, col fermé, postérieur... rien de rien, contractions inefficaces... Impossible de faire accélérer les choses pour autant... Mon mari refuse de me ramener à la maison, je suis trop mal, je sens bien que qqc se passe... On part faire un tour dans les couloirs... jolie nuit de réveillon... :? Il est 6h, je souffre vraiment, mon dos ne répond plus, je suis à genoux dans la salle d'attente, je serre les dents, appuyée sur la table à revues... Toutes les salles sont pleines, ça accouche dans tous les coins... 7h... une salle de naissance se libère, on nous installe avec un gros ballon.... et le monitoring... Je suis à 1cm.... désespérant !!!!.... 10h40... Le monito affiche des contractions à 120 toutes les trois minutes.... ça fait douze heures que je souffre, 36h que je n'ai pas dormi.... Je pleure d'épuisement... La sage femme m'examine, et là miracle, le col bouge enfin, je suis à 3 et demi et elle me dit les mots magiques "c'est parti !".... Mais elle ajoute que dans l'état où je suis, jamais je n'aurais la force d'accoucher, et hop, une piqûre de nubain... J'ai les yeux qui tournent, je me sens mal.... Mais la douleur se calme entre les contractions.... Mon mari va prendre l'air et chercher mes affaires. 14h30, je sanglotte, la douleur est insoutenable, toutes les femmes arrivées en même temps que moi ont accouché.... Je saigne toujours... Je suis terrorisée. Mon mari réclame qu'on me soulage, on nous répond que l'anesthésiste arrive, il va voir s'il peut me placer la péridurale malgré les contre indications (opération de la colonne).... 15h, 15h30, 16h, 16h30.... toujours personne, cette fois je n'en peux plus.... On m'examine, je suis à dilatation 7.... On me passe en salle d'accouchement... Je n'ai toujours pas perdu les eaux, Je traverse le couloir en marchant, je monte sur la table, je suis passée à 9 en un instant... Et cet anesthésiste qui n'arrive pas... Masque à oxygène, cette fois je hurle de douleur, je vois les yeux rougis de mon amour.... On l'évacue, c'est insoutenable. Il est derrière la porte, il n'entend que mes cris de douleurs... C'est l'enfer, je crois mourir, mon mari se fâche et attrappe l'anesthésiste, il est 17h, ça dure depuis près de 19h, c'est inadmissible de laisser souffrir les gens de la sorte... Mais c'est la nuit du réveillon, je suis un cas particulier, l'anesthésiste n'a ni le courage de me piquer, ni celui de m'avouer qu'il faudra finir sans péri.... Il daigne enfin venir me voir, me fait asseoir, la poche des eaux explose, il me dit "Madame c'est trop tard, le bébé arrive..." Je pleure, je suis au bord de l'évanouissement, jamais je n'aurais la force... Il décide une rachi anesthésie.... L'horreur se termine il est 17h30... On fait revenir mon mari, il est liquéfié... Perfusion, étriers... Cette fois il arrive, je pousse comme un chef, 19h de souffrance ça motive... trois contractions, 10 minutes et le voilà, tout blanc, couvert de vernix, c'est chaud, je veux voir son visage, j'ai peur de le laisser glisser, il est tout mouillé, mais le cordon est trop court, tout le monde l'a vu sauf moi.... je ne vois que cette tête pleine de cheveux noirs... Mon mari coupe le cordon et c'est fini, il n'y a plus que du bonheur... Je ne pleure pas, je souhaite juste la bonne année à mon bébé, à mon mari.... j'ai réussi, Lucas tête pour la première fois.... La vie à trois commence. Je sais maintenant que plus rien ne sera jamais comme avant, que j'ai épousé l'homme qu'il fallait, celui qui a su être présent, me soutenir... Je suis à bout de forces mais mon bébé tant attendu est là. Lucas est né à 17h55, le 1er janvier 2005, c'est le sixième bébé de l'année à la maternité, et le premier dans notre ville.
Au repos strict depuis début octobre, j'ai commencé à enchainer les départs à la maternité pour des fausses alertes depuis début décembre.
Le 31 décembre, je passe la journée en relative forme, je fais un peu de ménage... Nous n'avions rien prévu pour le réveillon. Le soir, nous restons devant la tv et à 22h30, je veux me lever pour me chercher un petit chocolat... Et là, impossible de sortir du fauteuil, mon dos (déjà très malade) ne répond plus, je suis bloquée :? ... Je pense à un lumbago, un de plus.... Mon mari m'aide à me redresser, je suis coincée, appuyée sur le dossier d'une chaise, j'ai mal. Après plusieurs tentatives, j'arrive a faire quelques pas, je prends deux dolipranes et me recouche sur le canapé... Et là c'est parti ! Je comprends vite que cette douleur est due à des contractions... On est à un intervalle de 15min et ça fait déjà mal. 23h30, les contractions sont à 12min, je prends deux spasfons et me glisse dans la baignoire remplie à ras bord. Minuit... On change d'année et je suis là, dans ma salle de bains, je commence à souffler... 1h du matin... Contractions toutes les 7 minutes... je sors du bain, paufine un peu l'épilation de mes gambettes rapidement au cas où.... Mon mari se demande que faire, moi je pense à un nouveau faux travail.... Je file au toilettes et là.... :shock: ça saigne !!!! Je me rappelle les mots de la sage femme qui disait quand le col commence à saigner on a bien avancé dans la dilatation... Je sais que la mater est à une heure de route... Je leur téléphone, ils me disent de venir. Le temps de me préparer, de rassembler les dernières affaires, il est 2h et les contractions sont toutes les 4 minutes... Descendre mes trois étages me parait un grand chelem.... Les secousses de la route empirent la douleur.... Nous voilà arrivés à la mater, il est 3h. Là, monito immédiat à cause du saignement... On me rassure, bébé va bien. 4h30 la sage femme m'examine et là, surprise, col fermé, postérieur... rien de rien, contractions inefficaces... Impossible de faire accélérer les choses pour autant... Mon mari refuse de me ramener à la maison, je suis trop mal, je sens bien que qqc se passe... On part faire un tour dans les couloirs... jolie nuit de réveillon... :? Il est 6h, je souffre vraiment, mon dos ne répond plus, je suis à genoux dans la salle d'attente, je serre les dents, appuyée sur la table à revues... Toutes les salles sont pleines, ça accouche dans tous les coins... 7h... une salle de naissance se libère, on nous installe avec un gros ballon.... et le monitoring... Je suis à 1cm.... désespérant !!!!.... 10h40... Le monito affiche des contractions à 120 toutes les trois minutes.... ça fait douze heures que je souffre, 36h que je n'ai pas dormi.... Je pleure d'épuisement... La sage femme m'examine, et là miracle, le col bouge enfin, je suis à 3 et demi et elle me dit les mots magiques "c'est parti !".... Mais elle ajoute que dans l'état où je suis, jamais je n'aurais la force d'accoucher, et hop, une piqûre de nubain... J'ai les yeux qui tournent, je me sens mal.... Mais la douleur se calme entre les contractions.... Mon mari va prendre l'air et chercher mes affaires. 14h30, je sanglotte, la douleur est insoutenable, toutes les femmes arrivées en même temps que moi ont accouché.... Je saigne toujours... Je suis terrorisée. Mon mari réclame qu'on me soulage, on nous répond que l'anesthésiste arrive, il va voir s'il peut me placer la péridurale malgré les contre indications (opération de la colonne).... 15h, 15h30, 16h, 16h30.... toujours personne, cette fois je n'en peux plus.... On m'examine, je suis à dilatation 7.... On me passe en salle d'accouchement... Je n'ai toujours pas perdu les eaux, Je traverse le couloir en marchant, je monte sur la table, je suis passée à 9 en un instant... Et cet anesthésiste qui n'arrive pas... Masque à oxygène, cette fois je hurle de douleur, je vois les yeux rougis de mon amour.... On l'évacue, c'est insoutenable. Il est derrière la porte, il n'entend que mes cris de douleurs... C'est l'enfer, je crois mourir, mon mari se fâche et attrappe l'anesthésiste, il est 17h, ça dure depuis près de 19h, c'est inadmissible de laisser souffrir les gens de la sorte... Mais c'est la nuit du réveillon, je suis un cas particulier, l'anesthésiste n'a ni le courage de me piquer, ni celui de m'avouer qu'il faudra finir sans péri.... Il daigne enfin venir me voir, me fait asseoir, la poche des eaux explose, il me dit "Madame c'est trop tard, le bébé arrive..." Je pleure, je suis au bord de l'évanouissement, jamais je n'aurais la force... Il décide une rachi anesthésie.... L'horreur se termine il est 17h30... On fait revenir mon mari, il est liquéfié... Perfusion, étriers... Cette fois il arrive, je pousse comme un chef, 19h de souffrance ça motive... trois contractions, 10 minutes et le voilà, tout blanc, couvert de vernix, c'est chaud, je veux voir son visage, j'ai peur de le laisser glisser, il est tout mouillé, mais le cordon est trop court, tout le monde l'a vu sauf moi.... je ne vois que cette tête pleine de cheveux noirs... Mon mari coupe le cordon et c'est fini, il n'y a plus que du bonheur... Je ne pleure pas, je souhaite juste la bonne année à mon bébé, à mon mari.... j'ai réussi, Lucas tête pour la première fois.... La vie à trois commence. Je sais maintenant que plus rien ne sera jamais comme avant, que j'ai épousé l'homme qu'il fallait, celui qui a su être présent, me soutenir... Je suis à bout de forces mais mon bébé tant attendu est là. Lucas est né à 17h55, le 1er janvier 2005, c'est le sixième bébé de l'année à la maternité, et le premier dans notre ville.
