Apolline | Page 2 | Femiboard: Grossesse
  • Un soucis de santé, une inquiétude ? ici vous répond, Inscrivez-vous !

Apolline

lou

Elle a planté sa toile de tente dans un petit coin
#6
Re : Apolline

toutes mes felicitation plein de bonheur a vous 4
 
#8
Re : Apolline

La naissance est prévue à terme le lundi 22 février 2010…
La nuit du 31/01 au 1er février, j’ai eu des douleurs dans le ventre qui m’ont poussé à prendre un bain en pleine nuit !...pas vraiment des contractions ; mais ça me tirait fort et de manière continue…
Le matin, Papa est donc allé me conduire à la maternité : examen et monitoring toute la journée…ils m’ont même gardé en observation la nuit…tout ça pour rien !...le pire, c’est que Papa avait un entretien professionnel très important le lendemain matin : nous appréhendions donc très fort que tu n’arrives le lendemain…sans lui.
Un très mauvais moment donc, entre sages femmes peu agréables, examens plutôt douloureux pour rien et nuit à angoisser entre un sentiment de grande impatience de te voir arriver et celui de ne surtout pas accoucher sans papa…
Un état d’esprit vraiment difficile à gérer.
D’autant que de retour à la maison j’e n’en voyais pas le bout : fin de grossesse assez laborieuse (ton frère est lourd, avec mon gros ventre en plus), nuits inconfortables et toi qui remues vraiment vraiment beaucoup…
Non, je ne me sens plus bien et je me demande comment tout cela va pouvoir se terminer !

Les autres jours, je guettais donc le moindre de tes mouvements, la moindre de mes contractions en me demandant si ça allait être pour aujourd’hui, car maintenant, Papa était embauché…à partir du 17/02…et là, la probabilité que j’accouche à peu près à cette date était dangereuse.
Il était hors de question que j’accouche sans lui, il ne voulait pour rien au monde manquer ta naissance.

Le dimanche 14 février, j’ai eu une consultation avec une sage femme : le col avançait bien et elle m’a dit que je pouvais venir le lendemain, qu’on essaierait de donner un coup de pouce à ta venue, ainsi Papa serait sur d’être là…
Choses faite : le lundi matin, à 7h30, nous sommes à la maternité, Papa repart conduireton frère chez le docteur (un rhume, simplement…) et moi j’attends, épisode un peu surréel dans le couloir de la maternité : je n’ose pas croire que je te verrai aujourd’hui et me dis qu’on va encore me renvoyer chez moi…
L’attente est longue : plus d’une heure et je suis seule en attendant Papa…
Les sages femmes passent paniquées en courant avec un tout petit lit : un accouchement qui s ’est mal passé et un bébé en détresse...
Voilà qui ajoute à l’inconfort de la situation : je ne me sens pas sereine du tout, je suis un peu anxieuse et toujours tiraillée par des sentiments contradictoires…

Finalement, une sage femme vient me chercher et m’installe directement en salle d’accouchement (je n’en reviens pas !), elle me dit d’enfiler ‘’la robe’’ et que l’anesthésiste va arriver pour posera péridurale…
Je voudrais que Papa soit là : j’angoisse…
Effectivement, le docteur arrive et me pose la péridurale dan la foulée (même pas mal !...juste une sensation de chaleur intense dans le bas du dos…)
Je précise que je n’ai pas encore de contractions : ‘’eh bien tant mieux, on ne va pas les attendre !...’’ (quand je repense à mon accouchement, effectivement, si je peux m’en passer, tant mieux…)
Papa arrive juste après la pose de la péridurale (ouf !), il n’en revient pas non plus de me trouver là… Il est heureux !
La sage femme s’occupe de moi : pose de perfusion, de monitoring, d’électrocardiogramme : me voilà branchée de partout et pleinement consciente de ce qui m’arrive, ça m’angoisse terriblement et je commence à me sentir mal.
J’ai des suées et la tête qui tourne, je ne me sens pas bien : chute de tension à 6 !...la sage femme me remonte très vite mais ton petit coeur souffre, que je me sens mal : j’ai peur pour toi aussi…
Finalement, ton cœur retrouve son rythme…nous sommes vraiment connectées l’un (e…mais je ne le sais pas encore !) à l’autre.
Il est 9h30 quand arrivent les premières contractions, que je ressens à peine grâce à la péridurale…enfin, si, je les ressens, mais comparé à ce que j’ai ressenti pour ton frère, c’est tellement facile à gérer !
Le monitoring s’affole quand même régulièrement, la sage femme est optimiste : le col commence à s’effacer, de 2,5 il est passé à 3,5 : le travail commence…
J’ai toujours tant de mal à réaliser que je vais enfin te voir !
La suite se déroule comme ça a commencé, ponctué par quelques examens bien déplaisants et la rupture de la poche des eaux qui accélère considérablement le travail : dès lors, je sens que tu pousse très fort : j’ai bien conscience de te sentir descendre tout d’un coup et je sais maintenant que nous allons nous voir dans quelques heures !
Il est 14h30 (j’ai soif !!!) et je suis à 6,5 maintenant mais les contractions se font intenses et je sens une envie de pousser naissante...
Je dis à la sage femme que le travail avance vite selon moi…elle me dit que nous avons encore le temps.
Je la rappelle une heure après : elle m’examine, incrédule : en une heure, le col s’est complètement effacé ! Je le sais, il y a 2 ans, ça a été exactement pareil !
Je t’imagine comme dans le reportage l’odyssée de la vie’’, animée de poussées successives, je t’imagine souffrir avec moi pour enfin sortir, car pour toi aussi c’est difficile, je le sais…

J’ai surtout peur : pour ton frère, la douleur et la fatigue avaient rendu la situation presque surréelle et je n’ai jamais vraiment eu conscience que j’allais accoucher.
Là je suis complètement lucide et ça m’angoisse : j’ai peur de ne pas y arriver, il y a du monde (et même un interne en médecine…le pauvre ! venu assister à l’accouchement !)). A un moment, il y a 8 personnes dans la salle pour m’encourager ! je ferme les yeux quand je pousse : ce monde m’impressionne (et c’est plutôt impudique…)
Je commence à pousser, et là ça devient très vite compliqué pour moi !
Je n’ai pas de force, je n’arrive pas à respirer comme je le devrais.

Je crois que je panique beaucoup aussi à l’idée de l’accouchement, simplement. C’est difficile à expliquer : l’envie de te voir et de ‘’te sortir’’ enfin, et en même temps un furieux instinct très lointain qui te retient en moi :’’reste encore un peu en moi mon bébé’’…je sais la sensation de vide que l’on ressent parfois ensuite.
C’est confus, et l’expulsion est laborieuse : je pousse de toutes mes forces (mais je n’en ai pas beaucoup) et le travail avance péniblement, par moment tu descends bien, mais à quel prix ! Je suis à bloc et ai la sensation que jamais je ne pourrai te sortir…
A chaque poussée on me dit que tu avances ; mais je ne peux pas pousser davantage que ça…comment vais-je faire ?

Au moins 30 fois je pousse de toutes mes forces, ne trouvant pas de postions adéquate : j’ai envie de m’asseoir pour avoir plus de force mais on me maintient allongée et je n’y arrive pas…la trentième fois, je me suis clairement dit dans ma tête ‘’après j’arrête, je ne peux plus, c’est impossible, impossible’’…mais la trentième sera la bonne !
La sage femme me dit (ENFIN !) ‘’arrêtez’’ (enfin, enfin, enfin !!!)
Puis : ‘’poussez encore un peu pour sortir l’épaule…’’
Et te voilà enfin, on me dit de te prendre sous les bras, c’est tout doux, tout chaud et l’odeur est si caractéristique : non ; ça ne sent pas mauvais du tout, ça sent la naissance, on le sent si rarement dan sa vie !...
Je te vois, tu ouvres immédiatement les yeux, je te trouve immédiatement très ‘’beau’’ (je ne sais pas encore’’) ‘’c’est quoi ?’’ je demande à Papa ‘’je ne sais pas’’, me répond- il.
J’insiste : ’’c’est un garçon ou une fille ?’’, mais la sage femme doit nettoyer un peu le bas du ventre et là elle me montre : c’est une petite fille !
Papa et moi pleurons : tu es belle et tu cries enfin…

Tu subis ensuite les quelques examens traditionnels : tout va bien.
Je te vois à côté, je n’en reviens pas et je pleure seule, épuisée, mais j’ai réussi à t’expulser sans avoir recours à la médecine, je suis contente (et je me remettrai plus vite) mais j’ai la sensation d’avoir subi une sacrée épreuve sportive

Enfin on te met dans mes bras pour une première tétée.
Pendant 2 heures nous restons ensemble. Pendant 2 heures, déjà, tu as bien compris le fonctionnement : tu tètes.
Les sages femmes me font part de leur étonnement : normalement les nouveaux nés dorment et ne tètent pas si bien.
Toi tu me regardes et tu tètes, 2h durant !

On est bien toutes les 2, je pense à ton grand frère, il me manque, j’ai envie qu’il soit avec nous, je pense aussi à mes parents évidemment, j’espère qu’ils ‘’savent’’.
Je voudrais que Papa soit là aussi, mais il s'occupe d'allerter la planète de ta naissance : ça me plait bien!!!

Je sens déjà que l’émotion s’empare très vite, trop vite de moi : déjà, je vous ai si furieusement en moi, ton frère et toi, ma petite Apolline, ma petite puce toute neuve, toute petite…
Je suis submergée par cet amour.

Je sens déjà que je suis fragile avec vous, tellement je vous aime déjà de tout mon amour de mère, incomparable amour…
Et en même temps, je me sens tellement bien, tellement forte grâce à vous, mes enfants.
Apolline, ma fille.
 

Cilouna

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#9
Re : Apolline

Laura, je n'ai pas les mots pour te dire combien je trouve ton récit magnifique et émouvant. Un très beau cadeau pour ta fille qu'elle lira plus grande. Et ces mots pour décrire un amour souvent indicible! C'est tellement bien écrit. Merci beaucoup pour ce récit vraiment. Ca fait un bien fou de lire des "choses" aussi belles sur le forum. :coeur:

J'en profite parce que je ne l'avais pas fait, pour souhaiter la bienvenue à Apolline et plein de bonheur à tous.
 
#10
Re : Apolline

Merci du comlpiment!
je suis contente de partager ça avec vous : je ne suis pas aussi assidue que certaines sur ce forum; mais j'y passe très souvent et y ai toujours trouvé pas mal de réconfort...
Alors je pouvais au moins apporter cette petite contribution...