question au docteur sur flore | Femiboard: Grossesse
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question au docteur sur flore

#1
Bonjour Docteur,

Je me pose plusieurs questions :

- un traitement antifongique par ovule unique détruit-il les bacilles de Doderlein ?

- après une mycose, une récidive quelques mois après est courante. Mettre à titre préventif une gelule contenant des bacilles de doderlein est-il judicieux ou au contraire, en rendant le vagin plus acide, cela va-t-il favoriser les levures ?

- enfin, l'utilisation de gel contenant de l'acide lactique et du glycogène va-t-il contribuer à empêcher le développement des candidas ou au contraire la favoriser en augmentant l'acidité du vagin ?

Merci d'avance de votre aide.

TH
 
#2
Je ne sais pas si les ovules détruisent les bacilles de Döderlein, mais je sais que si la mycose s'est installée c'est probablement parce que ces bacilles étaient absents ou trop peu nombreux pour l'empêcher de s'installer, ou bien que la mycose elle même les a détruits.
Ils sont en effet les hôtes normaux et désirables du vagin.
Je pense qu'on devrait presque toujours faire suivre un traitement par ovules antimycosiques par une cure de Trophigil, afin de restaurer cette flore protectrice.
Quand aux gels avec acide lactique et glycogène, je n'ai jamais testé mais ce sont sûrement des compléments intéressants au traitement par trophigil (je pense qu'il faut les utiliser après la cure de Trophigil et pas pendant) car ils servent à nourrir le bacille de Döderlein, donc à maintenir un bon équilibre de la flore vaginale afin de limiter les récidives de mycoses.
 

Aohayon

Gynécologue Obstétricien
#3
1) les traitements par ovule unique ou par ovules boîte de 3 ovules font appel aux imidazolés.
Ceux ci sont actifs sur les bactéries gram positif et sont donc susceptibles de détruire le lactobacille ou Bacille de Doderlein ( au fait, le saviez vous ? Doderlein se prénommait Albert).
La nystatine de détruit pas le lactobacille quand elle est prescrite seule, par contre les deux antibiotiques qui lui sont associés dans une spécialité connue, ont une action sur le bacille.
2) Il faut réensemencer en bacille de Doderlein, et ne pas craindre de lui faire fabriquer de l'acide lactique, puisque c'est l’acidité qui protège le vagin contre les infections de type vaginose. Le biofilm qu’il forme sur la muqueuse vaginale et les substances sécrétées, péroxydes d’hydrogène entre autres, protègent du poly-microbisme, dont il résulte une sorte de « chaos » dont pourrait profiter le champignon opportuniste.
La présence du bacille limite aussi le développement du candida consommateur comme lui du glycogène cellulaire.
3) Je n’ai pas de connaissances particulièrement poussées sur la question.
Je pense que le glycogène est d’origine cellulaire et qu’en dehors des périodes de carence avérée en œstrogène, prépuberté et ménopause en autres, le glycogène ne manque pas.
L’acide lactique sera présent si le lactobacille l’est aussi.
Les produits contenant l’un ou l’autre, ou les deux, sont présentés comme régulateurs de l’écosystème. Le résultat d’un écosystème rééquilibré, c’est un vagin acide, entre 3 et 4,2 comme on lit partout, résultat de la présence de lactobacille métabolisant le glycogène pour produire de l’acide lactique.
Quid de l’apport ponctuel ou répété de l’un de ces deux produits ?

Pour finir, il m’apparaît que l’essentiel est de réensemencer le vagin et de respecter la diversité de son système en proscrivant les antiseptiques et les produits alcalins.
Il reste dans mon esprit quelques doutes du type :
est ce que ce bacille de doderlein contenu dans les gélules que nous connaissons est convenablement « réactivé » quand on le dépose sur place ?
Quelle proportion prend racine ?

Bien à vous.
Ces informations, données à titre indicatif, ne dispensent en rien d'une consultation auprès d'un praticien.