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Article "Le Monde" sur le CLOMID, tres interessant

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coucou, j'ai trouve par hasard cet article sur www.lemonde.fr , comme j'ai lu que plusieurs d'entre vous utilisent ce medicament, j'ai pense que cet article pourrait vous interesser (pour celles qui ont la patience de le lire, c'est long mais instructif..), :idea:
Kermite

Les inducteurs d'ovulation sont prescrits trop tôt aux femmes qui désirent être enceintes, selon la CNAM
LE MONDE | 17.06.04 | 13h47
En revanche, une "latence inappropriée" est constatée dans la prise en charge des femmes de plus de 35 ans, chez qui le taux de fécondité diminue sensiblement.
Les femmes sont-elles trop impatientes quand elles décident d'avoir un enfant ? Pour la première fois, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) s'est penchée sur le traitement de l'infertilité en étudiant la prescription des inducteurs de l'ovulation.

Son étude, rendue publique jeudi 17 juin, est centrée sur le citrate de clomifène, l'inducteur le plus largement prescrit pour corriger et stimuler l'ovulation. Près de 312 000 boîtes de ce médicament, vendu en gélules sous le nom de Clomid ou Pergotime, ont été délivrées en 2002. Les résultats font apparaître un recours souvent trop précoce à ce traitement et des conditions de délivrance pas toujours conformes aux recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Ainsi, l'étude - réalisée en 2002 en région Midi-Pyrénées - montre que 23 % des femmes ont eu un traitement avant douze mois d'attente de conception et 58 % avant deux ans, alors que le diagnostic d'hypofertilité ne peut être posé qu'après un an de rapports sexuels sans début de grossesse et celui d'infécondité après deux ans. "L'hypofertilité peut justifier la mise en route d'un bilan, mais pas la mise en œuvre immédiate d'un traitement, sauf si des raisons évidentes sont d'emblée identifiées. Ces chiffres laissent penser que les traitements par citrate de clomifère sont prescrits de façon prématurée", commente la CNAM.

"REVERS DE LA PILULE"

Le bilan préalable est trop souvent négligé. Ainsi, seulement 30 % des patientes ont subi un dosage hormonal, 33 % un contrôle de l'utérus et des trompes, et seuls 37,5 % des conjoints ont pratiqué un spermogramme (alors que près de 20 % des cas de stérilité ont une cause masculine et 39 % des cau-ses mixtes). Globalement, 7 % des patientes n'ont eu aucun de ces examens. Puis, en cours de traitement, seulement 35 % des femmes ont bénéficié d'une surveillance échographique pour vérifier l'efficacité du produit et surtout l'absence d'hyperstimulation. Pourtant, comme l'indique l'Afssaps, le taux de grossesses multiples sous citrate de clomifère "est supérieur à celui observé au cours des cycles spontanés et varie de 2 % à 17% suivant les études".

A quoi est due cette précipitation ? "Tous les gynécologues sont d'accord pour dire qu'il s'agit du "revers de la pilule". Les femmes pensent qu'elles ont un contrôle sur le corps et comprennent mal pourquoi, lorsqu'elles arrêtent leur contraception, elles n'ont pas d'enfant très vite. Résultat : elles sont prêtes à médicaliser aussi l'acte de procréation", explique le sociologue Jean-Marc Salmon, qui a mené une série d'entretiens avec des médecins à partir de l'étude de la CNAM. "Les couples sont pressés. Parce qu'ils ont refait leur vie et veulent refaire un enfant ; parce que la femme travaille et qu'elle a trouvé un créneau pour faire un bébé", cite-t-il en exemple. A cela s'ajoute une "méconnaissance des données physiologiques". "Les médecins doivent tout expliquer : les périodes d'ovulation, la courbe de température, le délai normal...", rapporte le sociologue.

"Je ne suis pas du tout étonné par les résultats de cette étude. Le message d'attente auprès des femmes passe très mal, elles sont impatientes après trois mois sans grossesse", témoigne le professeur Jean-René Zorn, spécialiste de la stérilité. Selon lui, on ne peut pas parler de "dérive" ou de "faute". "Le Clomid est un vieux produit, pas cher, sans danger et employé en première ligne, résume-t-il. Bien sûr, la surveillance reste élémentaire, mais le message essentiel est celui de l'âge." A partir de 35 ans, le taux de fécondité diminue et n'est plus que de 6 % dans un cycle à 40 ans. "C'est pourquoi le bilan et l'orientation vers des centres spécialisés doivent être plus rapides pour ces femmes", explique la CNAM. Or, alors qu'il n'y a pas de temps à perdre pour ces patientes, l'étude indique "une latence inappropriée à leur prise en charge et des bilans diagnostics incomplets ou tardifs".

Sandrine Blanchard